Partout à traver le monde, les premiers écrits étaient constitués de dessins. Pour écrire les "mots" vache, montagne ou oeil, tous les Hommes ont commencé par dessiner une vache, une montagne ou un oeil. Ces dessins sont appelés pictogrammes. Les Japonais écrivent leur langue à partir de signes empruntés aux Chinois il y a près de 2000 ans. Encore 2000 ans avant, les Chinois avaient créés ces caractères, à partir de représentations simples, puis plus abstraites, d'objets de la vie quotidienne. Avant cette époque, il n'y avait pas de support écrit, c'était une langue uniquement parlée.
Les kanji représentent une chose ou une idée
Certains kanji sont une représentation visuelle assez précise de l'idée qu'ils évoquent. La montagne est représentée par 山, on remarque immédiatement trois sommets. La rivière s'écrit 川 et symbolise le courant de l'eau. De même le kanji 田 pour la rizière, l'image de cette dernière vue du ciel est facile à comprendre. Dans le kanji du feu 火 évoque la grosse flamme au centre et les étincelles qui s'en échappent.
Pour écrire des mots qui décrivent des idées, des actions ou des sentiments, l'utilisation de simples dessins d'objets n'est pas toujours adéquate. Les chinois combinèrent alors plusieurs images, représentant une scène dont émergeait le sens du mot. On regroupa dans un premier temps plusieurs pictogrammes de même sens ou de sens voison pour en former un nouveau.
- L'arbre s'écrit avec le kanji 木. Il a servi à créér 林 pour le bois et 森 pour la forêt.
- Le soleil est représenté par 日 et la lune par 月 ; le kanji 明 représente la clarté.
- Le kanji de l'eau est 水, celui de la rizière 田, combiner les deux en 畑 indique alors le champ.
La plupart des kanji sont composés de ce que l'on appelle des clés. Ce sont des éléments de base qui représentent une idée de base, que l'on associe pour créé des mots plus complexes. Par exemple 口 est la clé de la bouche ou bien de l'enceinte, 人 est un des symbole représentant l'homme. On les retrouve dans de nombreux kanji. Ainsi 囚 désigne l'emprisonnement.
De nouveaux signes sont créés en combinant plusieures représentations au sein d'un même kanji, mais aussi en les juxtaposant. Les possibilités sont alors énormes. En associant le feu 火 et la montagne 山, cela donne la montagne de feu 火山, soit le volcan ! De même, 花 est le kanji de la fleur, 火 est celui du feu. 花火 est donc la fleur de feu, c'est-à-dire un feu d'artifice ! Attention, l'ordre des kanji est important car si on les inverse, 火花 permet de décrire une étincelle !
Prenons un autre exemple en précisant la prononciation. 東(TO) est le kanji de la capitale et 京(KYO) celui de l'Est. La capitale de l'Est : Tokyo ! Et oui, sous l'ère Edo c'était Kyoto la capitale du Japon. Lors de la restauration de Meiji, le petit village à l'origine de Tokyo devint la ville la plus peuplée du Japon et pris un rôle majeur au sein du pays. Elle est alors devenue la capitale de l'Est, car c'est sa situation géographique par rapport à Kyoto.
Lorsque les kanji sont combinés, leur prononciation est aussi souvent simplifiée. Par exemple nous avons vu que 日(NICHI) signifie le soleil, 本(HON) signifie l'origine, et 国(KOKU) le pays (avez-vous remarqué la clé de l'enceinte 口 qui apparait dans le kanji du pays ?). Cela nous donnerait 日本国 : le pays de l'origine du soleil, que l'on peut aussi aussi traduire par le pays du soleil levant. Cela ne vous rappelle rien ? Souvenez-vous que ce sont les chinois qui ont développé les kanji, et pour eux le Japon était le pays où se levait le soleil. De nos jours, cette appellation existe toujours (même si elle a été raccourcie) : en japonais, le japon d'écrit 日本(NIHON).
Il faut voir l'apprentissage des kanji comme une activité ludique et vous allez découvrir que bien des noms que vous connaissez trouvent leur origine dans ces idéogrammes. Un dernier exemple : 中 est le kanji du milieu (facile à se rappeler avec cette barre centrale). Associé à celui du pays 国, cela nous donne 中国 : le pays du milieu, ou encore l'empire du milieu. Encore une fois, l'origine remonte aux chinois, ils se représentaient au centre du monde ; l'empire du milieu (CHUKOKU) est toujours le nom de la Chine.
Les différentes prononciations des kanji
Nous avons vu qu'à l'origine le japonais était une langue uniquement parlée, et que les kanji chinois pour représenter des idées. Les japonais ont donc commencé à les utiliser pour fixer leur langage. Or, losque les kanji ont été importés ils avaient aussi une prononciation chinoise. Les japonais ont aussi conservé cette prononciation et les deux versions cohabitent.
Ainsi, un même kanji a une prononciation chinoise (que l'on appelle on) et une lecture japonaise (que l'on apelle un). Ainsi le kanji 山 se prononce SAN en lecture chinoise (on) et YAMA en lecture japonaise (kun). Un même mot peut donc se prononcer de plusieurs façons, mais dans la pratique ce n'est pas tout-à-fait le cas. Lorsqu'un mot est composé d'un seul kanji on va utiliser la lecture japonaise, et lorsqu'il est composé de plusieurs kanji on va utiliser les lectures chinoises. Prenons un exemple :
- La montagne 山 a une lecture japonaise YAMA et une lecture chinoise SAN.
- Le feu 火 a une lecture japonaise HI et une lecture chinoise KA.
- Quand on les combine, le volcan 火山 va se lire KAZAN. Notez que le SAN a été transformé en ZAN, car c'est plus simple à prononcer. Vous trouverez très souvent ce genre de petit arrangement.
Il arrive que la prononciation de certains mots composés de plusieurs kanji se fasse avec la lecture japonaise. Cela peut arriver et il n'y a pas de règle précise. Par exemple :
- La fleur 花 a une prononciation japonaise HANA et une prononciation chinoise KA.
- Le feu d'artifice 花火 va se prononcer HANABI.
Pourquoi apprendre les kanji ?
Les kanji peuvent au premier abord paraître mystérieux et complexes, mais, comme ces exemples le montrent, ils ne sont pas difficiles à comprendre, ni de fait à retenir. Ce ne sont pas des traits faits au hasard : chaque kanji a une histoire. C'est pour cela que connaître l'histoire du caractère nous permettra d'en retenir le sens.
Les kanji peuvent au premier abord paraître mystérieux et complexes, mais, comme ces exemples le montrent, ils ne sont pas difficiles à comprendre, ni de fait à retenir. Ce ne sont pas des traits faits au hasard : chaque kanji a une histoire. C'est pour cela que connaître l'histoire du caractère nous permettra d'en retenir le sens.
Toutefois, soyez rassurés : ces milliers de kanji découlent de moins de 300 éléments de base, dont certains reviennent en permanence. Une fois que vous aurez appris les pictogrammes les plus fréquents, vous serez à même non seulement de reconnaître les caractères les plus courants qui sont utilisés tel quel (par exemple, le soleil 日), mais aussi le reste des kanji qui sont issus de combinaisons de ces pictogrammes (on retrouve par exemple le soleil dans l'idéogramme 旦, signifiant l'aube).
Il va de soi que certains caractères sont plus couramment utilisés que d'autres. Votre objectif sera d'apprendre à reconnaître 300 des kanji les plus courants, et à en comprendre le sens global.
Le grand intérêt des kanji, comme tout caractère idéographique, est cette globalité qui permet de les reconnaitre rapidement une fois mémorisés. Le regard apréhende les formes et le sens sans passer par un mot formé de lettres qu'on lit dans une démarche linéaire plus lente. Vous ne l'avez peut-être pas remarqué, mais les pictogrammes sont apparus dans le monde entier, à une époque où la vitesse compte en même temps que la nécessite d'un message compréhensible rapidement et universellement.
La simplification des kanji et la naissance des kana
Le chinois est une langue principalement monosyllabique, c'est à dire que les mots sont composés d'un seul son. Le japonais est lui polysyllabique, l'utilisation exclusive d'hidéogrammes n'est pas sans problème. Par exemple il n'y a pas de kanji pour des mots de liaison ou bien la grammaire. Progressivement, certains ouvrages literraires ont commencé à utiliser certains kanji pour leur valeur phonétique et non plus pour leur sens.
Avec le temps, les kanji utilisés en dehors de leur valeur sémantique ont été de plus en plus utilisés. C’est à partir de la fin de l’ère Nara (710-794) et pendant l’ère Heian (794-1185) qu'il a été décidé de créer les kanas. Ces derniers se rapprochent un peu de notre alphabet car ils associent une image non plus à une idée mais à un son. Une sélection de kanji a été faite par rapport au son auquel il corespondait dans la langue japonaise. Les tracés sont été simplifiés pour les réduire à de simples traits qui pouvaient être dessinés rapidement : les kanas étaient nés.
Cette technique d'écriture a été rapidement utilisée par les femmes du palai impérial, car elles ne connaissaient souvent pas le chinois. Les hommes quant à eux continuèrent d'écrire en chinois car ils considéraient que cette forme d'écriture était plus prestigieuse. Pourtant les kanas ont été progressivement adoptés dans l'usage courant au Japon. Leur représentation a évoluée au cours des années jusqu'à être fixée par un décret par le gouvernement en 1900.
Contraitement aux kanji qui sont aussi chinois (même si de nombreux kanji japonais ont été modifiés et simplifiés par rapport à leur origine chinoise), les kana quant à eux sont quelque chose qui n'existent que dans la langue japonaise. Les Hiragana sont des simplifications de kanji, avec beaucoup moins de traits.
Les kanas ne sont pas un alphabet comme nous pouvons le connaître dans notre langue, mais un syllabaire. Ils existent sous deux formes :
- Les hiragana sont des simplifications des kanji de base, avec beaucoup moins de trait et un tracé souvent avec plus de courbes. Par exemple le kanji 安 a donné あ(son A), 加 a donné か(son KA), 久 a donné く(son KU).
- Les katakana sont nés peut de temps après. Les étudiants bouddhistes avait besoin d'un système de notation leur permettant de prendre des notes sur les textes qu'ils étudaient. A certains endroits ils écrivaient entre les lignes du texte original avec un système phonétique : les katakana. Ces derniers ne sont pas vraimebt des simplifications de kanji mais plutôt des morceaux de kanjis. Ils sont une apparence beaucoup plus anguleuse : ア(son A) モ(son MO) セ(son SE).
Vous pourriez penser qu'avoir deux systèmes d'écriture pour la même chose est compliqué. Pourtant dans notre alphabet nous avons bien les majuscules et les minuscules. Ce sont deux représentations différentes de même caractères.
Les différents systèmes d'écriture du japonais
Dans un texte en japonais vous allez retrouver plusieurs systèmes qui cohabitent au sein d'une même phrase. Les kanji sont largement utilisés pour les noms de choses, les verbes, les idées. Mais ils vont être généralement suffixés par des hiragana pour toutes les conjugaisons de grammaire. Ces kanas sont aussi utilisés pour les mots de liaison. Les katakana vont être utilisés pour écrire les mots d'origine étangère, pour les mettre en évidence. C'est un peu comme si dans notre langue nous mettions du texte en italique.
Les japonais ont aussi récupéré deux systèmes d'écriture que nous connaissons bien. Les romaji qui sont les lettres latines, utilisées pour écrire des termes techniques, des acronymes, des noms de marque. Enfin, les nombres sont écrits avec les chiffres arabes (arabiasuji).
Tous ces systèmes d'écriture cohabitent parfaitement, chacun ayant son utilisation spécifique.
田中さんは3Tシャツを買います
Monsieur Tanaka achète 3 tee-shirts
Notez que le japonais fait assez peu usage des espaces car les mots peuvent très souvent être visellement séparés car ils sont écrits avec un système différent.
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Tableau des Hiragana
Les japonais ont adopté le système chinois, constitué d'hidéogrammes. Or les mots japonais sont généralement constitués de plusieurs syllabes, il a fallu créer un système complémentaire, ce fut la naissance des hiragana.
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Les marques diacritiques
Vous avez peut-être noté que le tableau des kanas ne couvre pas tous les sons utilisés dans la langue japonaise. Certains kana que vous aurez pu voir sont suivis d'un rond, ou de guillemets, qui en altèrent la prononciation.
La pause et les allongements
En écoutant parler des japonais, vous pourrez remarquer que certaines syllabes semblent plus longues que d’autres. Il est possible de doubler les syllables, ce qui modifie sensiblement la lecture et donc la signification d’un mot.
Les combinaisons
L'écriture du japonais prendre ses origines dans le chinois. Les japonais ont aussi conservé la prononciation d'origine chinoise. Or le chinois est une langue bien plus complexe, avec de nombreux sons qui n'existent pas en japonais.